Sans précédent en matière de gestion des affaires administratives au ministère marocain de la Santé, Anas Doukkali ministre chargé du secteur, vient de publier un décret ministériel visant à décharger de leurs fonctions 44 délégués régionaux du Ministère de la Santé. Ces 44 délégués régionaux sont répartis entre huit régions au niveau national.
Les préfectures et les provinces concernées sont : Azilal, Khouribga, Fqih ben sallah, Kalaa des sraghna, Derwich, Rhamna, Berqane, Taourirt, Tinghir, Ourzazet, Assa Zague, Laayoune, Boujdoure, Smara, Tarfaya, Guelmim, Sidi ifni, Tantan, Casablanca, Tanger, Asilal, Mdiaq, Findeq, Chefcheoune, Essaouira, Chichaoua, El yousssoufia, Mouhammadia, El jadida, Sidi bennour, Salé, Meknes, Taza, Mediouna, Boulmane, Ifran, Rabat, Temara, Skhiret, Sidi kacem, Tanger Al houcéma, Assila.
A cet égard, le ministère de la santé a annoncé officiellement la candidature afin de choisir des nouveaux délégués régionaux pour pourvoir les postes vacants.
La décision du ministre d'exempter collectivement les cadres administratifs et médicaux de la hiérarchie des responsabilités régionales a été considérée par certains observateurs comme une fuite en avant du ministre face à ses responsabilités en choisissant de sacrifier un tel nombre de délégués régionaux dans un secteur qui souffre déjà de graves lacunes dans les cadres administratifs et sanitaires.
Il est à noter que les chiffres en matière d’accès aux soins de santé au Maroc sont alarmants, une grande partie des citoyens ne peuvent pas les payer.
Aujourd'hui au Maroc, la difficulté d'accéder aux soins se trouve aggravée par une inégale répartition géographique entre milieux et entre régions. Les écarts de densité sont importants non seulement entre les régions sanitaires mais aussi au sein de la même région. Bien plus, la distribution régionale des professionnels de santé favorise largement les régions métropolitaines. En effet, 22% des professionnels publics, sont concentrés dans les régions du Grand Casablanca et de Rabat-Salé ZemmourZâer ; c’est aussi dans ces deux régions que sont installés 50% des médecins exerçant dans le secteur libéral.