C’est une nouvelle très attendue par les acteurs de la lutte contre le sida.
En effet, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) et le ministère de la Santé viennent de signer une note d’orientation sur le respect des droits de l’Homme et de l’éthique pour le dépistage du sida dans les établissements pénitentiaires.
La précarité des détenus et la fragilité de l’équilibre des soins sont aggravés par la propagation du virus du VIH dans le milieu carcéral. Partout dans le monde, la prison est un lieu de cristallisation des problèmes sociaux. L’incidence de l’infection par le VIH parmi les populations carcérales est généralement plus élevée qu’en milieu ouvert. Il en est de même pour les hépatites et la tuberculose, en raison de la consommation de drogues et des comportements à risque en milieu carcéral (partage du matériel d’injection, rapports sexuels non protégés…). Ces pratiques favorisent la propagation de maladies parmi les détenus.
Le nombre de la population carcérale au Maroc s’élève à 79.368 détenus, la prévalence de l’infection au VIH en ce milieu est élevée. Elle oscille entre 0,3 et 2,5 %.
Le dépistage du VIH/sida aux établissements pénitentiaires est un moyen important pour atteindre l’objectif d’accélération de la lutte contre ce virus à l’horizon 2020, tel que fixé par le programme ONUSIDA et l’OMS.
Cette note d’orientation formule plusieurs recommandations, notamment concernant la lutte contre la discrimination envers les prisonniers séropositifs, l’accès au traitement antirétroviral pour les détenus et l’amélioration des services de santé.
Il est également prévu de mieux former le personnel médical et paramédical au dépistage VIH qui inclut la confidentialité, le consentement éclairé et éthique.
Concernant l'épidémie de sida chez toute la population du Maroc, selon les nouvelles statistiques du ministère de la santé, le nombre cumulé de cas de VIH/sida déclarés de 1986 à fin 2014 est de 10 017 cas. 51% de ces cas ont été notifiés ces 5 dernières années. La maladie s'est féminisée, puisque plus de 54,30 % des cas sont de sexe féminin
Il est à noter qu’au niveau national, la prévalence du VIH/sida est faible, elle est de 0.15%. Cependant nous avons 3 foyers d'épidémie concentrée, deux au Nord concernant les utilisateurs de drogues par injection ou inhalation (UDI), un foyer à Nador avec une prévalence de 25%, ce qui représente un chiffre très inquiétant, l'autre à Tétouan avec 7%. Le troisième foyer se trouve à Agadir ou l'épidémie est concentrée au niveau des travailleurs et travailleuses du sexe avec une prévalence de 5%.
Concernant les séropositifs, au Maroc le nombre est estimé à plus de 31 milles cas dont la moitié est âgée entre 20 et 35 ans, environ 70% des 31.000 des personnes vivant avec le virus dans notre pays ne le savent pas et ils n'ont pas accès au traitement et continuent malheureusement à transmettre la maladie et seulement 30% des personnes atteintes de VIH le savent, ce qui fait que nous observons encore des diagnostics tardifs et des dépistages insuffisants.