Depuis le 9 février, la " FMD " (Falsified Medicines), directive européenne sur les médicaments contrefaits impose aux laboratoires pharmaceutiques un numéro unique sur chaque boîte de médicaments en plus d’un dispositif pour garantir son inviolabilité : collage, pastilles ou emballage déchirable qui la rendrait impropre à la consommation.
L’application de cette mesure vise à éviter toute introduction de médicaments contrefaits sur le marché européen.
Cette directive impose aux industriels de sérialiser chaque boite unitaire. Jusqu'à présent, la numérotation intervenait au niveau du lot de production. Cette évolution suppose des moyens renforcés sur les lignes en émission, impression et gestion de codes, codes qu'il faut faire remonter vers une base de données française, France MVO, qui les bascule au niveau européen. Cette gestion va demander des investissements importants aux industriels,
Selon l'OMS, un médicament sur dix vendus dans le monde est une contrefaçon, ce chiffre peut atteindre 7 sur 10 dans certains pays, notamment en Afrique.
Le trafic mondial de médicaments est aujourd’hui 20 fois plus rentable que la vente d’héroïne : pour 100 euros investis, cette dernière en rapporte 2 000 euros ; les médicaments contrefaits jusqu’à 50 000 euros.
Selon une étude de l'Institut de recherche contre les médicaments contrefaits (IRCAM), 75% des contrefaçons émaneraient de Chine et d'Inde, la moitié d'entre elles transitant par Dubaï pour empêcher toute traçabilité, 30% des médicaments sont falsifiés dans certains pays africains, asiatiques ou d'Amérique latine. Au Nigeria et en Guinée, ce rapport grimpe même à 60%.