L'opération baptisée " opérations dignité " par le ministère de la santé relative à l'évacuation du marabout Bouya Omar démarre très bientôt.
En effet, selon des sources du ministère de la santé, Houcine El Ouardi envisage de mettre fin au fameux marabout BOUYA OMAR très prochainement. Le ministre a mis en place une stratégie pour la fermeture progressive de cet asile. Cette opération nécessite une durée de 3 à 4 semaines, en comptant sur la collaboration des autorités locales de Kelâa Seraghna, et en mobilisant les moyens nécessaires en ambulances et ressources humaines pour la réussir.
Selon cette stratégie, les patients vont être déplacés aux hôpitaux à travers la Royaume, pour la prise en charge des frais de leurs soins, sachant que 24% d’entre eux sont abandonnées par leurs familles. Si la fermeture de ce site ne pouvait pas se réaliser, je présenterai ma démission, a déclaré le ministère de la santé, la semaine dérniére, devant les les parlementaires à l’occasion de la session hebdomadaire de questions orales au parlement. Ça sera Bouya Omar ou moi , ajoute-t-il, tristement en quittant son pupitre.
Depuis 2013 , plusieurs ONG ( l'Association Marocaine des Droits Humains ( AMDH) l’Alliance marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme ) avaient dénoncé l'état de ces "séquestrés".
Ce " Guantanamo marocain", resurgit d'une manière la plus forte à l'occasion de la présentation, le mois d'Avril dernier à Kelaât Sraghna, des résultats d’une enquête sur la problématique de la violation des droits des malades mentaux au mausolée Bouya Omar..
Selon cette enquête, menée pendant plus de six mois par une vingtaine de psychiatres, plus de 800 personnes sont internées à Bouya Omar, à 50 kilomètres de Marrakech , dans des "conditions misérables", où ils subissent des "pratiques portant atteinte aux droits de l'Homme". Ces personnes sont maltraitées, leur dignité est bafouée, leurs droits sont violés, logeant dans des conditions très difficiles, avec une absence terrible d'hygiène.
L'enquête dévoile que tous les pensionnaires sans exception souffrent de maladies mentales et psychiatriques, 70 % ne reçoivent aucun traitement, vivent dans de conditions difficiles et subissent de mauvais traitements en flagrante violation des droits de l’homme et des malades mentaux.
En chiffre ,selon cette étude, la quasi-totalité , de ces personnes sont des hommes, avec seulement 19 femmes, soit près de 3%. Les célibataires représentent 87%, le reste étant marié ou divorcé.
Ce marabout s'es transformé en un lieu pour générer les profits, étant donnée que les couts d’habitation payé par les familles s’élèvent à 800 millions centimes annuellement selon ce rapport .
La santé mentale souffre toujours de carences majeures:
Au Maroc, le secteur de la santé mentale souffre toujours de carences majeures, en infrastructure ou en personnel. Selon la dernière enquête épidémiologique, "40% de la population marocaine âgée de 15 ans et plus souffre, ou a souffert, d'un trouble mental" d'intensité variable , dont près d'une femme sur deux.
Selon l’AMDH, le Maroc ne compte que 2000 lits comme lits psychiatriques. La majorité de ces lits est répartie essentiellement sur les trois centres spécialisés en psychiatrie, Ibnou Rochd, l'hôpital Arrazi de Salé et Mernichi de Marrakech.