Les démissions collectives des médecins du secteur public affiliés au Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) se poursuivent avec une escalade sans précédent contre le ministre de la Santé, Anas Doukkali. 305 médecins du secteur public ont présenté une démission collective à la direction régionale du ministère de la Santé de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Dans une lettre qui fait référence au communiqué du bureau régional en date du premier octobre 2018 et accompagnée de la liste complète des médecins démissionnaires, le secrétaire régional du bureau régional de ce syndicat explique que la décision des 305 médecins signataires de la démission collective est motivée par les conditions catastrophiques que vit le secteur de la santé dans cette région et qui ne répondent aucunement aux conditions scientifiques d’exercice de la médecine tel que reconnu mondialement.
Depuis novembre dernier une vague de démission collective des médecins affiliés au SIMSP a commencé, avec une cinquantaine de démission dans la région de l’Oriental, quelque 30 démissions à Ouarzazate et 130 démissions dans la région de Casablanca-Settat.
Les médecins déplorent le mutisme du gouvernement malgré les multiples manifestations et appels à la grève, le dossier revendicatif n’a pas bougé d’un pouce et les médecins menacent de démissionner et d'émigrer à l'étranger.
Le système de santé marocain marqué, selon l’OMS, par un important déficit en personnels et de profondes inégalités géographiques et socio-économiques.
Pour rappel, les médecins du secteur public réclament, entre autres, l’application de l’accord du 21 décembre 2015, avec toutes ses composantes, notamment l’augmentation des salaires (être payé selon l’indice salarial 509) et des indemnités, ainsi que l’équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat d’Etat des autres filières.