Au Maroc, la consommation de drogues est un phénomène qui prend de l'ampleur mais dont on parle peu. L'observatoire du Nord des droits de l'homme a révélé des données choquantes à propos du nombre de toxicomanes dans la région de Tanger-Tétouan, Al Hoceima.
En effet, l'observatoire a signalé dans son récent rapport, que le ministère a mis en place un dispositif médical loin d'être suffisant face à une demande plus élevée de la part des toxicomanes. La région ne dispose que d'un centre d'addictologie avec seulement trois médecins et six infirmières. Cependant, le nombre estimé des consommateurs de la drogue dans cette région dépasse les dix mille personnes.
Centre, qui se trouve à Tétouan, est sous pression, surtout à l'heure actuelle. Il n'assure que la prise en charge de 216 personnes bénéficiaires du traitement de la méthadone, alors que plus de milles toxicomanes figurent dans la liste d'attente.
L'observatoire a accusé le ministère de la santé de « fuir sa responsabilité » dans cette région. Les responsables sont incapables d'assurer l'accès aux soins et à la méthadone aux usagers de drogue. En outre, l'observatoire a mis en garde les responsables contre les conséquences dévastatrices de ce fléau qui ne cesse de croître et de prendre des dimensions alarmantes, qui pourraient, en effet, engendrer des conséquences très inquiétantes, sanitaires, sociales, politiques et économiques, sans parler du risque élevé d'infection par le sida et l'hépatite C.
Au Maroc, selon une étude récemment effectuée par l'observatoire national des drogues, la prévalence de la consommation de drogues, toutes substances confondues et de la dépendance auprès de la population âgée de plus de 17 ans s'élève à 4,2%. Cela signifie qu'au Maroc, près de 800 000 personnes seraient addicts aux substances illicites.