L'incontinence urinaire se définit par une perte accidentelle ou involontaire d'urine par l’urètre. Cette affection touche aussi bien les hommes que les femmes, et l’origine est souvent multifactorielle.
Causes
De nombreuses raisons - parfois associées - peuvent expliquer les modifications de la fonction vésicale.
Grossesse et accouchement
Lors de la grossesse et de l'accouchement les muscles du plancher pelvien subissent des étirements qui les fragilisent et qui peuvent parfois les déchirer. Les effets augmentent avec le nombre de grossesses et dans le cas d'un accouchement par voie basse de gros bébés.
Cette tension excessive sur les muscles du plancher pelvien peut entrainer une incontinence d'effort. L'apparition de l'incontinence peut être immédiate ou survenir plusieurs années après le dernier accouchement.
La rééducation du périnée avec un kinésithérapeute est donc recommandée dans les semaines qui suivent un accouchement.
Parlez-en à votre gynécologue.
Age
Au cours du vieillissement, les muscles sphinctériens situés autours de l'urètre peuvent se relâcher et perdre de l'efficacité, entraînant une incontinence.
Ménopause ou prostate
Chez les femmes, les changements hormonaux qui accompagnent laménopause peuvent contribuer à l'affaiblissement des muscles et des tissus du plancher pelvien et provoquer ainsi des fuites urinaires.
Chez les hommes, l'hyperplasie bénigne de la prostate peut entraîner des problèmes de troubles mictionnels.
Chirurgie
Tout traitement chirurgical sur la prostate peut léser le sphincter au niveau du col vésical.
D'autres interventions, comme l'hystérectomie ou l'élimination d'obstructions ou de grosseurs peuvent causer des problèmes d'incontinence du fait de lésions musculaires ou nerveuses.
Obstruction
Les obstructions, notamment les calculs vésicaux, ou les obstructions de l'urètre peuvent provoquer la rétention. Il y a alors difficulté à la miction ou engorgement de la vessie ou miction goutte à goutte permanente.
La constipation peut entraîner une accumulation dans les intestins qui exerce une pression sur la vessie et altère son fonctionnement.
Très rarement, des tumeurs causent des obstructions.
Descentes d'organes
Un prolapsus est le déplacement d'un organe, comme la vessie. Lorsque cela se produit, le contrôle de la continence est affecté. La chirurgie peut corriger le prolapsus.
Lésions neurologiques
La vessie et les muscles qui interviennent dans la maîtrise de la vessie et la miction dépendent de communications sensitives avec le cerveau via les nerfs. Lorsque ces nerfs ou leurs voies sont lésés, les problèmes surviennent. Les lésions peuvent être dues à des interventions chirurgicales, à des accidents (lésion de la colonne vertébrale) ou à des maladies affectant le système nerveux, comme la sclérose en plaques.
Maladies chroniques
Un diabète non traité peut entraîner une incontinence.
D'autre part, les personnes qui souffrent de maladies chroniques souffrent également de problèmes d'incontinence qui augmentent avec l'évolution de la maladie. Il s'agit notamment des personnes victimes de la maladie de Parkinson ou de la maladie d'Alzheimer.
Symptômes et Complications
Les symptômes caractéristiques sont la perte involontaire d'urine, ou fuite urinaire. En cas de fuites urinaires répétées, il est important de consulter un médecin le plus tôt possible.
De nombreuses personnes souffrant d'incontinence se sentent gênées à cause des odeurs désagréables. Elles ont tendance à éviter les sorties entre amis ou en famille. Cela peut conduire à l'isolement et à la dépression.
Non soignée ou mal soignée, l'incontinence peut entraîner des éruptions cutanées et d'autres problèmes de peau. Si l'on ne traite pas l'incontinence par regorgement, elle peut entraîner une infection urinaire. Dans certains cas graves, la rétention urinaire représente une urgence médicale.
Diagnostic
Un interrogatoire et un examen clinique poussé sont nécessaires :
Interrogatoire
Examen clinique
Examen complémentaires réalisables
Traitement
Certains médicaments permettent de réduire les contractions de la vessie. Ils sont donc utiles en cas d’incontinence urinaire d’urgence : l’oxybutynine (Oxybutynin® et Ditropan®, par exemple), le flavoxate (Urispas®) et la toltérodine (Detrol®). Un de leurs effets indésirables est la sécheresse de la bouche, qui peut inciter les patients à boire plus. Il existe divers moyens pour les atténuer. En discuter avec son médecin.
Un traitement local aux oestrogènes peut aider à réduire les symptômes pour certaines femmes au moment de la ménopause. L’application d’oestrogènes se fait dans le vagin sous forme d’ovules (par exemple, Vagifem®), d’anneaux (Estring®) ou de crème. Les doses d’hormones employées sont très petites dans le cas des ovules et des anneaux. Elles sont un peu plus élevées pour la crème, qui nécessite parfois la prise d’un progestatif (par exemple, Provera®) afin de réduire les risques associés à l’hormonothérapie à long terme. Pour en savoir plus, consulter notre fiche Ménopause.
D’autres médicaments peuvent servir à traiter la maladie qui cause de l’incontinence urinaire, par exemple, des antibiotiques en cas d’infection urinaire.
Source : Revue des Maladies de A à Z
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