Au cours d’une session de la commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, consacrée à l’examen du dernier rapport de la Cour des comptes sur l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), Driss Jettou, président de la cour des comptes, a tiré la sonnette d’alarme sur le danger que représentent les pesticides sur la santé des marocains.
Ce rapport de la cour des comptes dénonce l’absence de contrôle sur les commerces de détail de ces produits pesticides à usage agricole qui sont susceptibles de provoquer des effets graves sur la santé. Même avec une faible exposition, les pesticides peuvent avoir de graves conséquences sur l'organisme, comme provoquer l'infertilité masculine, des cancers, mais aussi atteindre gravement les fœtus.
Plus scandaleux encore, le rapport a relevé l’inexistence actuellement au Maroc d’encadrement juridique pour les OGM (organisme génétiquement modifié), et ce, malgré le débat international sur leurs risques potentiels sur la santé.
Il est à noter que ledit rapport a dressé différents dysfonctionnements au seint de cette institution :
- Indépendance insuffisante de l’ONSSA par rapport à la tutelle
- Pouvoir limité des agents de l’ONSSA
- Absence d’une véritable politique publique en matière de sécurité de la chaîne alimentaire : il a été constaté que plusieurs maillons de la chaîne alimentaire, tous produits confondus, échappent à tout contrôle de la part de l’ONSSA (exemples : marchés de gros de fruits et légumes, "Riachates", etc.).
- Absence d’un dispositif d’évaluation scientifique des risques sanitaires
- Faible contrôle sur les lieux de la restauration collective
- Maintien de l’agrément sanitaire aux établissements malgré le non-respect prolongé des conditions spécifiées dans le cahier des charges
- Absence de moyens de destruction adaptés